Parmi les formes musicales enseignées en cours d’écriture, la fugue figure en bonne place.
Il s’agit d’un magnifique édifice musical qui se construit peu à peu dans nos oreilles (et sous nos yeux quand on suit la partition) en suivant une logique imperturbable voulue par le compositeur. Même s’il est possible de dégager des constantes, chaque fugue a son originalité.
Dans cette article, je vais uniquement traiter du point de départ, à l’origine de tout l’édifice, on l’appelle : le SUJET et sa réplique : la RÉPONSE.
Je vais me servir d’une petite fugue à 2 voix de Jean-Sébastien Bach pour l’analyse du sujet et de la réponse.
Oeuvre monothématique
La fugue est une œuvre contrapuntique. Elle est constituée de lignes mélodiques qui dialoguent entre elles. Le nombre de ces voix est constant. Par exemple, la fugue dont je joue le début dans la vidéo est à 2 voix.
Grandes ou petites, à quelques exceptions près, toutes les fugues ne contiennent qu’un seul thème qu’on appelle le sujet. Il est présenté sous la forme d’une ligne mélodique seule qui débute l’œuvre.
Voici le sujet de la fugue à 2 voix de Bach :
Construction de la réponse : réponse réelle
Quand le sujet ne module pas, l’entrée de la 2e voix correspond à une recopie du sujet, une quinte juste au-dessus ou une quarte juste en dessous du sujet. On l’appelle la réponse. À la tonique du ton (A) du sujet correspond la tonique du ton (B) de la dominante une quinte au-dessus et la réponse se présente entièrement dans ce ton de la dominante. C’est la réponse réelle.
La partition est maintenant écrite à 2 voix et je vous parlerai de ce que continue de faire la 1re voix pendant que la deuxième présente la réponse dans la suite de cette série d’articles.
Voici la réponse réelle dans la fugue de Bach :
Construction de la réponse : réponse tonale
Quand le sujet module lui-même au ton de la dominante (A vers B), la réponse qui commence toujours une 5te au-dessus (ou 4te en dessous) fait le chemin tonal inverse (B vers A). Cela implique aussi de légères mutations. Cette réponse s’appelle la réponse tonale.
Voici un sujet de fugue et sa réponse tonale :
Téléchargez ici les exemples musicaux
La pierre principale de la construction
Le sujet, sous sa forme première et sous celle de la réponse, est la véritable pierre d’angle de la fugue. Comme nous le verrons peu à peu, il conditionne la conception du contresujet, souvent des divertissements des strettes et de la coda. Je détaillerai chacun de ces éléments dans la suite de cette série.
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