L’écriture musicale soulèvent diverses interrogations. Dans cet article, je vais vous parler des questions que l’on me pose sur mon métier. Explorez avec moi ces interrogations qui jalonnent le chemin de la composition musicale.
En quoi consiste exactement le cours d’écriture musicale ?
Comme en peinture ou en sculpture, c’est transmettre les savoir-faire des générations précédentes afin de donner à un musicien les outils lui permettant de créer des compositions originales.
Un musicien à même d’interpréter une musique existante – d’oreille ou en lisant une partition – n’est-il pas capable automatiquement d’en inventer une nouvelle ?
Certains musiciens composent à partir de leur instrument, mais le cours d’écriture apprend à CONCEVOIR toutes sortes de compositions avec la garantie qu’elles « sonnent » bien sans les avoir entendues.
Et l’improvisation, ça s’apprend aussi ?
En musique, l’improvisation dirigée et l’écriture sont les deux versants complémentaires de l’apprentissage du créateur. Je souhaiterais qu’elles soient largement enseignées en classique comme en Jazz.
Quand on pense au plaisir immédiat de l’improvisateur qu’en est-il du plaisir de celui qui écrit de la musique ?
Écrire est un processus lent, certes, mais qui génère un enthousiasme grandissant au fur et à mesure que l’œuvre s’élabore, s’organise puis se finalise. C’est le bonheur de l’architecte depuis la conception des plans jusqu’à la contemplation de sa réalisation – pour nous, l’écoute de l’œuvre quand elle est jouée.
La réponse est oui, mais faut-il beaucoup de temps pour arriver à être capable de composer de la musique ?…
Je distingue 2 catégories de personnes.
Il y a celle qui veut se spécialiser dans la composition et qui, pour ce faire, acquiert les techniques de l’écriture puis se forge un style personnel. Ce parcours prend plusieurs années !
Les autres sont des élèves instrumentistes auxquels je recommande de réserver du temps à l’invention dès le début de leur apprentissage. C’est possible très rapidement par petites séquences, à condition d’être bien encadré, raison pour laquelle j’ai conçu des formations qui montrent comment procéder.
Quels sont les prérequis pour aborder l’écriture spécialisée ou vos formations ?
Pour mes formations, commencer à créer sa musique tout en apprenant à jouer celle conçue par des pédagogues pour débutants ne réclame pas d’autres connaissances que celles du cours d’instrument : lecture des premières notes et des premiers rythmes de base. Par contre pour aborder un cours spécialisé́ d’écriture, il faut revoir les connaissances solfégiques de base (voir l’article « Ce qu’il faut savoir pour aborder le cours d’écriture »). Les notions théoriques doivent surtout être assimilées sensoriellement : « entendre » intérieurement la musique écrite sur une partition comme on « entend » un texte écrit – par exemple celui du journal : ce n’est pas automatiquement le cas.
Faut-il en conclure que l’écriture ne s’adresse pas à tous les musiciens ?
Au contraire, elle devrait faire partie de la formation de tout musicien. Par son approche ORGANIQUE – comment écrire pour que ça « sonne » bien – l’écriture est un complément indispensable à la pratique instrumentale et un tremplin pour la création.
Faut-il jouer d’un instrument pour suivre le cours d’écriture ?
Dans l’absolu, non, mais rares sont les personnes ayant la base nécessaire pour aborder l’écriture et qui ne jouent d’aucun instrument. À ce propos, je précise, bien sûr, que les chanteurs pratiquent le plus beau des instruments : la voix. Imaginons, cependant, une danseuse ou un danseur qui, ayant les bases solfégiques requises, souhaiterait suivre le cours d’écriture, alors qu’il ou elle ne pratique aucun instrument, ce serait tout à fait envisageable. Et quel bonheur de pouvoir composer la musique de ses chorégraphies ! Ceci dit s’il y a un instrument, un seul, dont les bases sont nécessaires à la classe d’écriture pour tous, c’est le clavier ! Mes formations à la création musicale requièrent l’usage du clavier même s’il s’agit d’une pratique limitée.
Enfin, le cours d’écriture comporte-t-il différentes disciplines ?
En effet, en France on enseigne en premier l’harmonie – science de l’enchaînement des accords (pensée musicale verticale) puis éventuellement le contrepoint – science de la combinaison des lignes mélodiques entre elles (pensée musicale horizontale), mais personnellement j’encourage à combiner ces apprentissages avec l’harmonisation au clavier. Une nouvelle formation à ce sujet est en préparation.
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