Avez-vous les idées claires ?
Harmoniser une mélodie nécessite d’avoir une idée claire de ce qu’est la note dite « sensible ». Vocabulaire précis, certes, mais qui peut laisser sceptique celui qui le découvre pour la première fois.
Faut-il l’interpréter à la manière romantique : sensible à quels « charmes », cette note irrésistiblement « attirée » vers une autre ? Ou bien à la manière purement scientifique d’un son entré dans l’espace gravitationnel d’un autre plus puissant que lui et devant obligatoirement le rejoindre ?
Que disent les dictionnaires ?
La consultation de dictionnaires musicaux de référence permet d’approfondir considérablement le sujet, de comprendre une évolution certaine dans la notion de sensible : les attractions descendantes autant qu’ascendantes de la Grèce antique, le double sensible du Moyen Âge, etc.
Mais qu’est-ce au juste que la NOTE SENSIBLE dans le système tonal, celui qui régit notre musique dite classique ou musique actuelle ? Quelle prise en compte nécessite-t-elle quand on choisit les accords qui doivent harmoniser notre mélodie ?
Elle est naturellement ‘attirée’ par la tonique placée ½ ton au-dessus d’elle.
Telle est la définition qu’en donne les théories et autres dictionnaire musicaux. L’erreur est de considérer la note sensible uniquement sous son aspect mélodique. En réalité, l’élément le plus important n’est pas énoncé dans cette définition.
Précisons
La 7e note de la gamme — comme toutes les autres, est rarement entendue seule. Elle intervient soit dans la mélodie, la partie dominante d’un ensemble, soit dans l’harmonie qui soutient cette mélodie. Si l’on s’en tient à l’utilisation qu’en ont fait les compositeurs de JS. Bach jusqu’à la fin du romantisme, cette 7ème note de la gamme peut, théoriquement appartenir en Majeur, comme en mineur, aux accords des degrés III, V et VII.
En pratique, elle est harmonisable de façon basique
- en Majeur : par les IIIe et Ve degrés
- en mineur : par le Ve degré uniquement
Voir tableau ci-contre
En résumé, seule la 7ème note de la gamme entendue dans l’accord du Ve degré, en majeur comme en mineur, revêt un caractère de sensible qui nécessite de l’enchaîner avec la tonique.
Laisser un commentaire