1/2 Les accords de neuvième

Les 9es de dominante

Je débute aujourd’hui une série d’articles sur les accords de neuvième. Un accord plein de ressources sous toutes ses formes, aux belles couleurs harmoniques, qui a sa place dans la palette du compositeur, de l’harmonisateur.

Pour mieux les connaître et en goûter les sonorités, mes articles seront agrémentés de courtes vidéos où vous pourrez m’entendre jouer et commenter les exemples musicaux.

Les accords de 9e sont des accords à 5 sons.

Comme pour les accords à 3 et 4 sons ils se présentent à l’état fondamental, dont je parlerai aujourd’hui, en empilement de 3ces. Chaque degré des  gammes Majeure et mineure peut générer un accord de 9e  qui comprendra 4 tierces empilées en 5 étages.

 Dans cet état, la distance entre la note de la gamme nommée fondamentale et le 5e son, le plus aigu est d’une 9e ce qui justifie leur nom.

 Voici les accords de 9e générés par les gammes de DO Majeur et DO mineur :

9es de V en DO Majeur et leurs chiffrages
9es de V en DO mineur et leurs chiffrages

Commençons par nous intéresser à l’accord de dominante, qui, comme son nom l’indique, est prépondérant dans la phrase musicale.

Les chiffrages anglo-saxon et classique de ces accords suivent leur logique, comme d’habitude :

Le chiffrage anglo-saxon indique G pour sol, la fondamentale/ 9 pour accord de 9e Majeure de dominante/  9b pour 9e mineure*. 

*À noter que lorsque la 9e  mineure est une note « bécarrisée » ou « double bémolisée » on indique toujours 9b. Ce chiffrage est indépendant de l’armure du morceau.

Le chiffrage classique indique les sons essentiels à partir de la fondamentale : de haut en bas 9 pour la 9e entre sol et la/ 7 pour la 7e entre sol et fa/  + (sans le chiffre 3 sous-entendu) qui signifie +3,  pour indiquer que cette note à distance de tierce de la fondamentale est la sensible. 

Voici les deux 9es de dominante Majeure et mineure de la tonalité de DO et leurs chiffrages.

Accord de 9e (5 sons ) de dominante Majeur et mineur

Dans le dernier article que je consacrerai à ces accords, vous trouverez un tableau complet comprenant l’état fondamental et les renversements de ces 9es avec leur chiffrage et leurs tonalités possibles.

La question à se poser maintenant est la suivante :  comment utiliser ces accords ?

La tension engendrée par l’intervalle de 9e  majeure ou mineure de l’accord suggère souvent la possibilité que cette 9e soit une appoggiature. Dans ce cas, l’accord ne bouge pas et la 9e se résout en descendant conjointement sur la doublure d’octave de la fondamentale.

On se retrouve alors tout simplement sur un accord de 7e de dominante.

9es de V en appoggiature. Illustration extraits de Robert Schumann

Dans ce cas la 9e s’échange avec une autre note de l’accord de dominante

Illustration des 9e, extrait de Sérénade, mélodie, chant et piano de Schubert

Je rappelle que l’accord de 7e de dominante est l’accord-clé de la tonalité, celui qui permet de définir au mieux une tonalité par le double jeu de résolutions, celle, ascendante, de la sensible et celle, descendante, de la 7e. De ce fait, c’est aussi l’accord qui permet de moduler.

Il suffit de rajouter un nouveau son à cet accord, la 9e , nouveau son qui lui aussi aura sa résolution descendante, comme une sorte de super 7e. On obtient ainsi une triple résolution qui conduit naturellement à l’accord de tonique :

  • La sensible qui monte sur la tonique
  • La 7e qui descend sur la médiante
  • La 9e qui descend sur la dominante
Illustration des 9e, extrait de Carmina Burana de Carl Orff

Il semble évident que l’accord de 9e Majeure de dominante est idéalement fait pour être employé dans les tonalités Majeures et sa version avec 9e mineure en mineur ! Mais il peut y avoir des surprises.

En réalité il existe une bonne surprise et une mauvaise !

La bonne consiste à passer par une 9e mineure de dominante, par exemple en do mineur et d’aboutir sur un accord parfait Majeur du Ier degré, qui présentera alors une beauté sereine convenant particulièrement pour les fins heureuses.

La mauvaise que je vous déconseille fortement c’est l’inverse. L’effet produit est creux et déroutant !

Comprendre les 9e, bonne et mauvaise surprises, exemple de Serge Lécussant
Testez vos connaissance des 9es

Solution dans l’article suivant

Définitions à consulter :

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